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Itinéraire culinaire d'une famille juive

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18 octobre 2011

Moshe ELBAZ

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 Mon grand-père était devenu borgne à la suite d'un accident lorsqu'il était enfant: il jouait dans un palmier dattier avec d'autres garçons, et reçut une datte dans l'oeil. La médecine étant ce qu'elle était à l'époque, surtout dans le Mzab, il perdit son oeil. C'est dommage, car il aurait été beau garçon: il avait les yeux clairs, fait rare pour les juifs du Mzab. Il était aussi très intelligent et s'était appris à lire et écrire tout seul, mais ne fit pas d'études.

Il partit à 15 ans avec son frère aîné David en France pour gagner de l'argent, et aboutit à St-Fons, où il travailla dans une usine.

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18 octobre 2011

Les origines ELBAZ

Mon père est le fils de Mouchi EL-BAZ (1907-1984), et de Julie Chouraqui (1907-1960).

Des origines du nom EL-BAZ, on ne sait pas grand chose. Cela signifierait soit faucon en arabe, et dédignerait donc un fauconnier, soit cela viendrait de Elvas, ville du district d'Alemtejo, au Portugal. D'après notre légende familiale, nous serions originaires d'Espagne, puis aurions émigré au Maroc aux environs de l'Inquisition, avant d'aboutir en Algérie, mais je n'ai aucune preuve tangible de cela.

Quoiqu'il en soit, mon grand-père paternel est né en 1907 à Ghardaïa, dans le Mzab. Ghardaïa est une oasis qui se trouve au centre de l'Algérie, dans le désert du Sahara. Apparemment une communauté juive existe à Ghardaïa depuis le XIIIème siècle, date à laquelle des commerçants juifs et leur famille s'installent dans le Mzab pour pratiquer les métiers que les lois de pureté ibadites (Berbères musulmans non arabes, majoritaires dans le Mzab) interdisent aux musulmans. Plus tard, autour du XVIème siècle, de nouvelles familles en provenance du Maroc, dont les EL-BAZ s'installeront dans le Mzab.Les EL-BAZ auront plusieurs branches. Celle de ma famille est celle des ELBAZ BEN BOUALA, qui signifie fils de pisseur (je sais, pas très noble...).

Les juifs de Ghardaïa, qui vivaient en communauté très fermée à cause de l'antisémitisme qui les entouraient, étaient réputés être très pieux. A 3 ans, tous les garçons allaient au Talmud Torah, à 15 ans ils parlaient tous couramment l'hébreu en plus du judéo-arabe ( langue parlée à la maison) , et de l' arabe. Je me souviens lorsque j étais petite et que nous allions passer les fêtes chez mon grand-père,de l'entendre chanter les prières du Seder en judéo-arabe, en hébreu puis en français (cela me paraissait interminable). 

A part cela, je ne sais pas grand chose de ma famille paternelle, ni de leur vie au Mzab. Je sais que mon arrière grand-père Yaakov ELBAZ (1882-1954) était boucher, qu'il était marié à Zaza Zahara PARTOUCHE BEN CACOS (oui, la même famille que les Casinos Partouche), née en 1891, et qu'ils eurent 6 enfants: David (Daoud) né en 1906 (la pauvre Zaza avait 15 ans!), Moshe (Mouchi), mon grand-père né en 1907, Aziza, née en 1911, Shimon né en 1928, Nedjma (Milly) née en 1930 et enfin Aliya née en 1934.

Je sais que mon grand-père était devenu borgne à la suite d'un accident lorsqu'il était enfant: il jouait dans un palmier dattier avec d'autres garçons, et reçut une datte dans l'oeil. La médecine étant ce qu'elle était à l'époque, surtout dans le Mzab, il perdit son oeil. C'est dommage, car il aurait été beau garçon: il avait les yeux clairs, fait rare pour les juifs du Mzab. Il était aussi très intelligent et s'était appris à lire et écrire tout seul, mais ne fit pas d'études.

 

  

 

18 octobre 2011

Purée de cèleris Parve

Ingrédients

1 cèleri frais, coupé en morceaux

3 pommes de terre épluchées et coupées en gros morceaux

2 cuillères à soupe de crème fraîche Parve

Sel, poivre, muscade

 

Directions

Faire cuire le cèleri et les pommes de terre à la vapeur (10 minutes avec un peu d'eau salée à la cocotte minute, ou 20 minutes dans de l'eau salée bouillante). Ecraser le tout, ajouter au fur et à mesure  un peu d'eau et de crème fraîche, jusqu`à obtention de la consistance désirée. Assaisoner selon le goût. Servir immédiatement avec un rôti ou une dinde aux marrons.

18 octobre 2011

Dinde aux marrons

La dinde aux marrons est une recette traditionnelle extrêmement populaire de Noël en France. Au moment de Hanoukah, qui tombe aussi au mois de décembre, les bouchers cacher français ont peu à peu pris l 'habitude de proposer de la dinde cachère, et beaucoup de juifs français cuisinent maintenant la dinde aux marrons pour Hanoukah. Mais attention, cette dinde est cuisinée de manière cachère!

A FAIRE MARINER LA VEILLE

Ingrédients

1 dinde entière, bien dégraissée

1/4 l de vin blanc sec ou de mousseux

1 petit pot de crème fraîche Parve

3 cuil à soupe de moutade de Dijon

1 pomme épluchée et coupée en quartiers

2 grosses boîtes de marrons au naturel en conserve

 

Directions

La veille, mettre la dinde dans un plat à four suffisamment grand et verser le vin blanc dessus. Laisser mariner, en la retournant de toutes les 4 heures environ (sauf la nuit) pour qu'elle s'imbibe bien.

Le jour même, farcir la dinde avec les quartiers de pomme. Badigeonner la dinde de chaque côté avec la crème Parve et la moutarde. Faire cuire à four chaud (220 C/ 425 F) jusqu`à ce qu'elle dore bien (environ 15 minutes), puis la recouvrir de papier d'aluminium et remettre à four moyen (180 C/ 360 F) au moins 1 heure. Piquer avec une fourchette pour surveiller la cuisson: lorsque le jus qui sort deveint transparent, la dinde est cuite.

5 minutes avant de sortir la dinde du four, passer rapidement les marrons sous l'eau chaude, et les ajouter au plat de cuisson.

Servir immédiatement.

 

Tip:

Cette recette s'agrémente très bien d'une purée de cèleris, faite maison  bien sûr!



 

16 octobre 2011

Les origines

Mes deux parents sont des juifs originaires d’Algérie, des Pieds-Noirs comme on les appelle.

Du côté de ma mère, les origines sont Berbères. Ma grand-mère maternelle, Alice Hadjadj, était la fille de David Hadjadj (1873-1965) et de Zerdouda Draï (1877-1955), tous deux nés a Bordj Bou Arrendj, dans le département de Constantine (Algérie). Nous ne savons pas trop  ni quand ni comment nos ancêtres avant eux sont arrivés à Bordj Bou Arrendj, mais nous savons que certains de nos ancêtres viendraient de Kabylie, une région montagneuse d'Algérie habitée par les Berbères (ou Kabyles). Selon une légende familiale, nous descendrions d'une tribu berbère judaïsée, bien avant l'expansion de l'Islam en Afrique du Nord. Je ne sais pas si cette légende a un fond de vérité, mais ce qui est sûr, c'est que de nombreuses tribus berbères étaient établies depuis la nuit des temps dans les montagnes de la Kabylie. Donc soit mes ancêtres lointains (du moins du côté de ma mère) seraient des berbères judaïsés, soient ils descendraient des juifs de Palestine ou d'ailleurs qui à un moment donné de l 'histoire se seraient mêlés aux populations berbères d 'Afrique du nord, qui les accueillirent favorablement. 

 On  sait aussi que les origines de mes ancêtres sont berbères parce que le nom de famille Hadjadj signifie en arabe  " le pélerin". Cela indiquerait soit qu'une fois judaïsé, un ancêtre aurait fait le pélerinage à Jérusalem,  soit qu'il aurait été converti de force à l'Islam, aurait fait le pélerinage à la Mecque, puis se serait converti au judaïsme. Beaucoup de Berbères judaïsés ont été convertis de force par les musulmans, puis se sont reconvertis au judaïsme lorsqu'ils l'ont pu. Dans le cas de la famille Hadjadj, ce serait peut-être ce qui se serait passé, d'autant plus que que dans la famille de mon arrière grand père,David Hadjadj, on célébrait tous les ans la fête de « Siyone » que l’on appelait la fête des convertis. Lors de cette célébration, famille et amis se réunissait pour déguster un plat spécial, La Poule aux Oeufs d’Or  accompagnée de Treda, une sorte de crêpe très fine que mon arrière grand mère faisait cuire au fur et à mesure sur une grande plaque en fonte huilée. Nous ne célébrons plus cette fête aujourd’hui, mais nous avons gardé la tradition de cuisiner la Poule aux oeufs d’or une fois par an , pour Simha Torah, parce que c’est tellement bon et facile à préparer!! En plus, les  enfants adorent le nom..

Mais revenons à nos origines berbères. Le deuxième indice que nous avons est que ma grand-mère maternelle (Alice Hadjadj donc..) me racontait souvent lorsque j’étais petite, comment dans sa famille tout le monde (sauf mon arrière grand père, malheureusement) ressemblait physiquement plus aux Kabyles (donc Berbères) qu’aux arabes,  et que toutes ses cousines étaient blondes aux yeux bleus ! Et il a fallu que le gène méditéranéen tombe sur ma famille..

Du côté de mon grand-père maternel, Henri (Aaron) Fitoussi, nous ne pensions avoir aucune origine berbère. En fait, jusqu’ à il y a peu de temps, tout le monde dans ma famille était persuadé que le nom Fitoussi était originaire d’Italie, et même plus précisément de la ville de Livourne où il y aurait un Mont Fitoussi. Cela s’avère absolument faux, Fitoussi serait un nom lui aussi d’origine berbère signifiant originaire de Fitûs, une communauté berbère du Djebel Nefoussa en LibyeGrand-père d'LN ! Donc ma mère serait 100% berbère..Du côté de mon père, c’est une autre histoire…A suivre!

 

David Hadjadj (1873-1965)

Grand-mère d'LN, Zerdouda Draï

                                            Zerdouda Draï (1877-1955)

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15 octobre 2011

La poule aux oeufs d'or

IMG_4375Cette recette est depuis des générations cuisinée dans ma famille pour Simha Torah, à la fin de la fête de Souccot. Je pensais jusqu'à il y a peu de temps qu'il n'y avait pas d'explication à cela, mais j'ai appris récemment que l'on préparait ce plat dans la famille de mon grand-père, David Hadjadj, pour la fête dite de "Siyone", qui était la fête des convertis au judaïsme, et que cette fête était célébrée aux environs de Simha Torah.

Ingrédients

1 gros poulet entier

5 gros oignons hachés frais ou surgelés

250g de pois chiches trempés depuis 2 jours
dans de l’eau froide et 1 cuil à café de bicarbonate de soude*

1 œuf par personne, au minimum

4 cuil à soupe d’huile

1 cuil à café de paprika

Sel

Directions

Dans une cocotte minute, faire revenir l’huile et le
paprika. Ajouter le poulet, le faire bien dorer de tous les côtés. Retirer le
poulet, réserver.

Ajouter les oignons hachés dans la cocotte, les faire
revenir à feu moyen pendant 5 bonnes minutes.

Ajouter de l’eau froide (environ 1/3 du niveau de la
cocotte), les pois chiches égouttés et le poulet.

Fermer la cocotte et faire cuire 20 à 25 minutes (selon
la taille du poulet) après le chuchotement de la soupape. Eteindre, mais ne pas
ouvrir tout de suite la cocotte minute (attendre qu’il n’y ait plus de
pression). Ouvrir, enlever délicatement le poulet, saler la soupe.

Avant de servir, faire réduire la soupe environ 10
minutes. Juste avant de servir, augmenter le feu de manière à ce que la soupe
bout à gros bouillons. En positionnant les mains le plus près possible au
dessus de la soupe sans se brûler, casser les oeufs dans la soupe pour les
pocher.

Servir la soupe immédiatement, sinon les œufs deviendront
durs, accompagnée du poulet tiède découpé.

*Si comme moi vous oubliez systématiquement de
faire tremper les pois chiches pour la soupe, vous pouvez en faire tremper
beaucoup d’un coup, puis les surgeler par sachets. Ainsi vous en aurez toujours
de disponibles dans le congélateur, qu’il suffira ensuite de verser directement
dans la cocotte minute.



 

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